Je serai
catégorique : OUI, elles doivent mourir ou, plutôt, l’expression RH doit
mourir pas les gens qui les font !
Pourquoi ?
Parce que cela traduit une vision étriquée et déshumanisée
des personnes qui composent l’entreprise, tels des pions qu’on bouge au gré des
besoins. Les travailleurs ont tous (sans exception) un talent potentiel à
développer/stimuler (parfois bien inhibé certes mais c’est à nous, RH et managers,
de le stimuler), une expérience, une histoire de vie, des connaissances, qui
représentent la richesse réelle d’une organisation. Cela est d’autant plus vrai
à une époque où la connaissance est finalement le meilleur capital sur lequel l’entreprise
peut encore miser pour apprendre, s’adapter, survivre et croître.
Parce que, franchement, si l’on considère que l’eau est une
ressource, que la forêt est une ressource, que le sol est une ressource, que
les animaux et les plantes comestibles sont des ressources, etc. et que l’on
voit ce que les Hommes en font, vous avez envie d’être considéré comme une
ressource vous ?
Parce que ce n’est pas une simple question de sémantique… Le vocabulaire
que nous partageons, les mots avec lesquels nous étiquetons les choses, induit
des attitudes, des comportements, des actions, des normes, des conceptions
spécifiques et donc aussi des préjugés positifs ou négatifs (nous y sommes tous
soumis, humains que nous sommes).
Parce que l’expression « RH » ne recouvre pas le
positionnement réel de la profession au sein des organisations en 2012 et est totalement
« has been ». Les RH assurent les
3 piliers que sont l’administration/payroll, le recrutement et la
formation/développement des compétences. Mais aujourd’hui, les RH ont largement
étendu leurs prérogatives pour intervenir au niveau stratégique, pour
contribuer à dessiner l’organisation, effectuer des analyses prévisionnelles,
développer des modèles, indicateurs, contribuer à la communication interne,
développer la collaboration et le partage de bonnes pratiques, se positionner
comme partenaire « business », etc. etc. Tout cela dépasse largement
le cadre des 3 piliers initiaux, non ? A cet égard, l’expression « RH »
réduit donc finalement le métier tel qu’il existe aujourd’hui à « peu de
choses » (qui représentent évidemment les bases essentielles sans
lesquelles rien ne peut être développé, j’en conviens, d’où les guillemets)
Alors, Oui, oui et oui, il faut tuer les RH… Personnellement,
j’aimais encore mieux la dénomination « service du personnel » qui
reprenait davantage l’idée que les RH travaillent – comme l’appellation l’indique
– au service du personnel et non pour l’utiliser et l’exploiter au gré des contingences.
Alors quelle nouvelle appellation pour les RH ? Au gré
de mes rencontres et lectures, j’ai identifié plusieurs pistes qui induisent
aussi différentes approches. En voici quelques exemples illustratifs :
·
Dans
la perspective pragmatique (adoptée
par plusieurs organisations belges, notamment les services publics fédéraux) :
Personnel et Organisation (qui
recouvre presque tous les aspects de la fonction RH actuelle)
·
Dans
une vue à connotation économique :
Capital Humain (je ne sais pas si je
préfère être perçu comme un élément financier ou comme une ressource)
·
Dans
une perspective historique – voire artistique
– et plus positive : Patrimoine
Humain (les collaborateurs représentent un bien précieux à conserver et
développer)
·
Dans
une perspective ontologique « life
long » : Héritage Humain (les
employés ont une expérience, une histoire de vie, un talent naturel, appris ou
à développer/encourager et ils peuvent encore développer d’autres expériences,
talents, histoires au sein de notre organisation en y laissant une part de leur
héritage personnel)
·
…
et vous, vous avez d’autres idées, d’autres idées de perspective ? alors
partagez-les ici et complétez-moi !
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